Originaire de la ville de Salé (Maroc), née en 1941, fonctionnaire retraitée actuellement, menant une vie tout au long de son parcours dévouée à sa famille. Cette artiste considérée comme une nouvelle révélation dans le domaine de l’art brut au Maroc, s’est éveillée  à l’art très  tardivement.

La peinture où elle s’est lancée depuis quatre ans maintenant, a été pour elle l’occasion d’exprimer son âme d’enfant, qu’elle a su préserver tout au long de son vécu, riche d’une enfance en médina sous le protectorat, puis au passage à  l’indépendance durant l’adolescence et aux responsabilités de femme au foyer à l’ère du Maroc, après l’indépendance.

En 2005, enfin  disponible de son temps et encouragée par sa fille artiste peintre, elle compose ses premiers tableaux.  L’effet est immédiat, nombre de critiques d’art marocains sont surpris et séduits. L’émulation qui s’en suit, pousse sa fille à lui organiser sa première exposition à la galerie Kalila Wa Dimna de la ville de Rabat, qui est un franc succès. 

Dès lors, toutes les images de ce vécu enfouis dans sa mémoire,  explosent dans un univers onirique et naïf. Ses thèmes sont  anecdotiques, les compositions sont étonnantes, personnages, feuillages, casbah et objets, s’enchevêtrent, formant des décors   aux lignes fuyantes et aux couleurs vives, rappelant le style de certaines  peintures d’Amérique Latine.  C’est là, un monde mythique, puisé dans la tradition populaire marocaine, que Rabéa Bouabid traduit et enrichit dans une transposition allégorique où le rêve est omniprésent.